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PrÉSentation

  • : Blog pour une vraie égalité pour tous
  • : Pour réagir dans cette société qui exclut plus qu'elle n'intègre en mettant à l'écart une frange de nos concitoyens, je me suis engagée avec Europe Ecologie et je figure en 6e position sur la liste des Alpes Maritimes en vue des élections régionales.
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Texte libre

Souffrir d'une situation de handicap, c'est avoir des limitations dans les faits et gestes de tous les jours au niveau du travail, de l'accessibilité, de la participation sociale...  Ces situations engendrent des inégalités. Notre objectif d'égalité doit s'accompagner de mesures spécifiques vis à vis de celles et ceux qui souffrent de handicap et de discriminations. C'est une exigence morale si nous voulons enfin réduire les inégalités.

 


3 juillet 2005 7 03 /07 /juillet /2005 23:14

 

 

 

HANDICAP : FAVORISER L’INTEGRATION DES CITOYENNES ET CITOYENS HANDICAPES 

 

 

COMPRENDRE - INVESTIR – AVANCER 

 

 

 

 Plus de six millions de françaises et de français, soit 10 % de la population est déclarée en situation de handicap à différents degrés. Il reste environ 160 000 adultes handicapés qui ne peuvent pas travailler et qui perçoivent l’Allocation Adulte Handicapé. 

 

 

Lutter contre toute forme de discrimination est un projet ambitieux.  Il suffit de regarder le retard dans ce domaine par rapport aux pays scandinaves… Alors pourquoi tant d’hésitation ? Pour accepter cette notion, il est nécessaire de reconnaître que la discrimination existe et ce n’est pas aussi simple. Au-delà d’une prise de conscience de chacun, des sociologues via la méthode du testing ont répondu à des annonces de demande d’emplois en envoyant des cv mentionnant le handicap. Le constat est sans appel : les personnes handicapées sont les premières mises à l’écart. Les exemples sont nombreux : à compétences égales ou supérieures, on préfèrera toujours une personne « valide »… même avec moins de diplômes voire moins d’expérience

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est essentiel de reconnaître les personnes en situation de handicap comme des citoyens à part entière. Soyons à l’écoute et demandons aux associations de personnes handicapées d’exprimer leurs besoins. Invitons les partenaires syndicaux à s’exprimer sur l’emploi des travailleurs handicapés. Demandons aux parents, aux enseignants et aux élèves quelle place l’enseignement doit réserver aux élèves handicapés. Bousculons les préjugés ou les stéréotypes pour montrer que les personnes handicapées sont des acteurs. Obligeons les bureaux de vote à avoir au moins un isoloir où l’électeur en fauteuil roulant pourra accomplir son devoir de citoyen ainsi que des bulletins en braille et en grosses lettres pour les mal voyants. Il est nécessaire de réfléchir dès à présent à ces besoins. 

 

 

La création d’une commission nationale pluridisciplinaire d’égalité aux personnes handicapées afin d’accompagner et aider à l’élaboration des lois et à leur mise en œuvre est essentielle. Toutefois, il est nécessaire d’inclure des personnes handicapées dans les instances de décision afin d’équilibrer compétences et expériences concrètes.  Ceci permettra une évaluation qualitative plus objective des actions menées. Sinon, à partir de quels critères évaluer si l’on n’est pas en situation de handicap ? 

 

 

Pour que le handicap soit reconnu, arrêtons de penser programme sur le handicap comme auparavant. En effet, les personnes handicapées ne sont pour la plupart handicapées que dans certaines situations.  C’est la notion de « situations handicapantes » que nous retrouverons à l’école, au travail, dans le logement et les transports, dans les activités culturelles ou sportives, dans l’action politique …                                                          

 

 

CADRE DE VIE 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sans un logement adapté, des moyens de transport accessibles, une ville où il fait bon vivre, des lieux culturels ou sportifs pour se ressourcer, un accompagnement social pour ceux qui sont dans l’incapacité de travailler, la personne handicapée ne peut être intégrée. Proposons des alternatives qui permettront d’abattre les barrières physiques ou psychologiques qui empêchent un accès à la cité.  

 

 

Le logement adapté ou adaptable est sans doute la réponse technique la plus appropriée au handicap physique car elle permet d’anticiper les demandes de logement avec des coûts maîtrisés. Un quota logement par ville assorti de pénalités financières pour les municipalités ne remplissant pas leurs obligations en la matière permettrait d’apporter une réponse simple dans ce domaine. De plus, les pénalités permettraient d’abonder un fonds délivrant des subventions aux municipalités désireuses de mettre en place des logements adaptés ou adaptables, subventions accordées sur dossier.  Quant à la question du handicap mental, elle ne dépend pas de la structure du logement mais implique un accompagnement humain. Il suffit donc de s’appuyer sur les initiatives existantes et de les généraliser en les faisant financer par les fonds créés pour la compensation du handicap. 

 

 

Il convient aussi de veiller à ce que la loi sur l’accessibilité programmée sur l’ensemble des transports en commun soit bien appliquée et qu’il n’y ait pas de dérogations possibles sauf pour le métro parisien, qui, trop ancien, ne peut avoir tous ses accès accessibles. Cela peut sembler une banalité, mais c’est essentiel, c’est ce qui se produit trop souvent avec des dérogations à répétition en terme de délais notamment.  

 

 

Le lien social ne peut se créer que grâce à la libre circulation dans les espaces publics et privés. C’est reconnaître ainsi que chacun a une responsabilité dans la vie de la cité. Veiller à rendre accessible les transports en commun par des bus à plancher bas, des panneaux en braille et synthèse vocale pour signaler la station, la mise en conformité des lieux publics…  

 

 

 

 

 

Les décideurs doivent prendre conscience que l’aménagement des transports collectifs ne s’arrête pas aux besoins des personnes handicapées mais répond aux besoins des mères de famille et des personnes âgées. Quant aux projets à venir, l’accessibilité coûtera d’autant moins cher qu’elle sera mise en place dès leur conception.  

 

 

Pour certaines personnes qui peuvent conduire un véhicule aménagé, le surcoût devrait être financé par la collectivité en veillant à ce que les équipementiers pratiquent des prix raisonnables de façon à ne pas avoir à subventionner des coûts injustifiés par l’argent public. Prévoir aussi que le surcoût dû à un aménagement spécifique du véhicule sera pris en charge soit par la sécurité sociale soit au titre de la compensation. L’accessibilité de l’environnement urbain est aussi importante que celle des logements ou des transports, car elle conditionne la circulation dans la ville. 

 

 

A l’image du Conseil Régional d’Ile-de-France, élargir à l’ensemble des conseils régionaux, la création d’un conseil de personnes handicapées élu par les intéressés… Il serait intéressant de suggérer aussi la création d’un conseil municipal consultatif de personnes handicapées et/ou de leurs représentants afin d’impulser et de coordonner l’action municipale dans ce domaine.  

 

 

D’autre part, il est nécessaire de distinguer l’accès à la culture de l’accès à la pratique artistique.En matière d’accès à la culture, nous nous apercevons qu’elle dépend essentiellement du handicap de la personne. A) Handicap moteur : il s’agit de faire en sorte que tout lieu culturel réponde aux normes d’accessibilité. B) Handicap visuel : faciliter la lecture en développant la publication d’ouvrages en braille ou en gros caractères voire sonores sur cassettes ou DVD. Développer l’audio description au cinéma et à la télévision en adaptant les régies finales et en facilitant les moyens de production. Solliciter dans ce domaine un financement du Centre National du Cinéma. C) Handicap auditif : Soutenir les efforts de Sous-titrage et permettre aux spectacles en langue des signes d’être intégrés à l’offre théâtrale française.  

 

 

L’accès à la pratique artistique : il relève d’un phénomène d’intégration à la base. Ceci signifie qu’il faut ouvrir nos conservatoires ou tout lieu qui permet d’exercer une pratique artistique au futur artiste professionnel handicapé ou à l’amateur handicapé. Il paraît aussi important de faire entrer la pratique culturelle ou artistique dans des lieux comme les foyers de vie ou les entreprises protégées. Enfin, il faut s’assurer que l’action culturelle dans le domaine des pratiques artistiques relève uniquement du milieu culturel et que l’enseignement est assuré par des artistes professionnels et non pas par des éducateurs.  

 

 

EGALITE DANS L’EDUCATION ET LE TRAVAIL  

 

 

Il est essentiel de veiller à ce que les crédits de l’Education Nationale prennent en compte les efforts à faire pour l’intégration en école ordinaire des enfants handicapés. On ne peut plus laisser des professeurs ou des directeurs d’établissement refuser d’intégrer des enfants handicapés dans leur classe ou leur établissement sous prétexte qu’ils n’ont pas les crédits nécessaires.  

 

 

Les rectorats doivent être plus volontaristes et disposer chacun d’une enveloppe budgétaire pour embaucher les auxiliaires scolaires nécessaires au soutien individuel ou collectif. Les associations de parents d’enfants valides devraient être davantage sensibilisées à ces problématiques. Il est nécessaire d’unir les associations de parents d’élèves et les parents d’enfants handicapés au processus d’intégration scolaire des enfants et des jeunes dans cette situation. 

 

 

Assurer à toute personne handicapée un bon niveau d’étude en facilitant le redoublement et un soutien scolaire si besoin dans le milieu ordinaire. D’une manière générale, il est indispensable de pousser le plus possible les personnes handicapées dans les études, tout comme l’ensemble des personnes discriminées. L’objectif est que leur niveau de formation soit le plus haut possible, afin de les favoriser davantage dans la compétition sur le marché du travail. C’est pourquoi tout doit être mis en œuvre pour aider la formation initiale et la formation continue des personnes handicapées, avec des moyens budgétaires accrus dans ces deux domaines.  

 

 

Dans cet esprit, il est nécessaire de répondre à l’évolution de carrière des personnes handicapées et notamment des cadres handicapés qui sont victimes de discrimination au niveau de leur déroulement de carrière. Il appartient donc aux partenaires sociaux de réfléchir à ces questions et de proposer des solutions, dont le gouvernement doit ensuite s’emparer pour traiter ce problème, qui pourrait aussi faire l’objet d’un rapport de la haute autorité de lutte contre les discriminations. 

 

 

Abordons le problème de l’emploi des personnes handicapées par le biais de celui de la formation initiale ou continue, car le taux de chômage élevé que connaissent les travailleurs handicapés, près du triple de celui des valides ne s’explique pas seulement par le problème de la discrimination qui existe comme nous le savons, mais aussi en grande partie par celui de la sous-qualification. 

 

 

Par exemple, si nous prenons la population des accidentés du travail, nous nous apercevons que ces accidentés ont souvent un faible niveau de qualification.  En cas d’inaptitude déclarée dans leur ancienne profession, un reclassement appelant à une nouvelle formation s’impose. Il serait nécessaire dans ce cas précis de trouver un système qui permette à la personne accidentée de continuer à toucher son salaire pendant sa période de formation. De même, pour les accidentés de plus de 50 ans, pourquoi ne pas envisager qu’ils perçoivent leur salaire sous forme de retraite puisque économiquement, il serait préférable de ne pas se lancer vers une reconversion professionnelle. 

 

 

Nous venons de voir différents aspects pour lesquels il nous faut faire preuve d’une réelle volonté politique, de volontarisme. Maintenant abordons un autre aspect plus créatif, qui est l’encouragement de petites ou grandes initiatives pour favoriser l’emploi des personnes handicapées. On pourrait créer un label d’entreprise citoyenne pour récompenser les entreprises qui embaucheraient dans une proportion importante et en CDI bien évidemment des travailleurs handicapés mais aussi tout autre public habituellement discriminé. Des incitations financières pourraient être accordées à ces entreprises comme des abaissements de charges. Naturellement, chaque année, l’attribution du label serait remis en jeu, pour que l’entreprise maintienne ou poursuive ses efforts. Ce label serait ouvert à toute entreprise, quelle que soit sa taille et les administrations pourraient aussi en bénéficier. La DDTE vérifierait bien entendu qu’il n’y a pas eu de licenciements des personnes embauchées d’une année sur l’autre, au préalable des nouvelles embauches. 

 

 

Ce texte serait incomplet s’il n’abordait pas les questions de financement des appareillages et des aides techniques. Comment limiter cette médecine à deux vitesses pour aller vers plus d’égalité face aux aléas de la vie ? 

 

 

Cette question est très complexe car il faut à la fois aller vers le remboursement total des aides et appareillages et en même temps veiller à l’équilibre des comptes des organismes sociaux. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’encadrer les prix des appareillages et imposer une participation considérable des mutuelles en complément du remboursement de la Sécurité Sociale. Pour ceux qui n’ont pas de mutuelle, un remboursement intégral par la Sécurité Sociale ou le fonds de compensation du handicap est nécessaire. D’autre part, poursuivons l’effort en matière de TVA : après l’avoir réduite à 5.5 %, retirons-là. N’oublions pas que l’appareillage adéquat permet d’alléger le handicap et de mieux s’insérer dans la vie active tout naturellement. 

 

 

                                                                 CONCLUSION 

 

 

En conclusion il convient de réfléchir aux axes suivants : 

 

 

-         création d’une commission nationale d’égalité aux personnes handicapées pour aider à l’élaboration des lois et de leur mise en œuvre… 

 

 

-         une école pour tous 

 

 

-         donner à tous, la possibilité de travailler 

 

 

Une cité accessible apporte un confort de déplacement à toute la population. Nous pouvons être ponctuellement en situation de mobilité réduite et dans le cheminement de la vie, il y a une période inéluctable à laquelle nous serons tous confrontés : celle du vieillissement. Nous sommes donc tous concernés. Rappelons-nous que la plupart des aménagements que nous réalisons pour les personnes handicapées profitent aux personnes valides : c’est pour cela que cette cause est aussi une cause d’intérêt général

 

 

La lutte contre les discriminations ne pourra être efficace qu’à travers un travail de fond. Cela suppose de nous inscrire dans une démarche de conscientisation sur la place et le rôle de chacun. L’objectif est d’avancer vers une égalité pour permettre l’acceptation de l’autre comme un être à part entière avec ses différences. 

 

 

Un des rôles importants que peuvent apporter les militants socialistes est de faire comprendre à la société qu'il faut estimer les individus en fonction de leurs capacités, et non de leurs incapacités… comme des êtres égaux qui souhaitent réaliser pleinement leur vie avec leur potentiel.  

 

 

Défendons chaque citoyen contre tout type de discriminations et traçons ensemble un chemin ouvert à tous en donnant une chance à chacun. Comprenons les besoins de chacun et investissons en rendant les lieux publics accessibles afin d’avancer vers un vrai statut social pour tous.

 

 

SIGNATAIRES : Nathalie BELLITY, BF, Conseillère Municipale (95), Selim BEN-ABDESSELEM, CN (93), Olivier HARLAND, Commission Nationale Handicap (92), Magali LEFRANCOIS, CNC, Conseillère Générale (14), Luis DUARTE (95),  Séverine TESSIER, CNC, Conseillère Municipale (92), Frédéric MASSOT (94),  Eric LOISELET (52), Alexis BACHELAY, BF (92), Xavier AUCOMPTE (78), Antoine CASINI, Conseiller Général (14), Jean-Jacques THOMAS, BN, 1er Vice-Président du CG de L’Aisne, 1er Secrétaire Fédéral (02).  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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