MON PORTRAIT AU 20 H DE FRANCE 2
vous invite à son Gala
« Le Printemps des Femmes »
Conférence-débat avec Sandrine Bonnaire, Richard Bohringer, Charles Berling,
Laure Darcos, Ivan Levaï, Mercedes Erra, Marek Halter, Christine Kelly, France Zobda, Colette Houemavo, Bariza Khiari, Hassiba Sandré, Marie-Roger Biloa, Fayçal Douhane, Nathalie Bellity, Soumia Malimbaum, Tita Zeïtoun, Véronique Morally...
« la Diversité : un symbole à double tranchant ? »
Métro : Assemblée nationale ou Invalides
Nombre de places limité. PAF : 15 €
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Se munir d’une pièce d’identité
Déjà bientôt sept ans que je suis conseillère municipale de Sarcelles ! J’en suis d’autant plus fière que ce qui paraissait encore exceptionnel il y a sept ans commence à devenir un sujet d’actualité : quand on parle de diversité dans la constitution des listes aux élections municipales ou dans la désignation des candidat-e-s aux élections cantonales, on devrait parler de plus en plus de la place des personnes porteuses de handicap.
Le retard en la matière est considérable et la crise de la représentativité -cause de tant d’abstention ou de vote protestataire chez les personnes handicapées – reste réelle. Pour ne prendre que les 36 villes de plus de 100 000 habitants : sur 2 421 conseillers municipaux, adjoints ou maires, on ne compte que 7 personnes handicapées (3 UMP, 3 socialistes et 1 RDSE, le groupe Rassemblement démocratique et social européen du Sénat). Soit 0,4 % de personnes handicapées au sein des municipalités des 36 plus grandes villes. Même constat dramatique dans les conseils généraux : un seul conseiller général handicapé en France, en tout et pour tout !
Gauche et droite rivalisent déjà dans un certain nombre de collectivités pour promouvoir des personnes handicapées. C’est donc le cas à Sarcelles – ville hautement symbolique de l’intégration- où je serai candidate de nouveau sur la liste de gauche. Mais la situation a changé depuis 2001 et la droite risque de prendre une longueur d’avance avec cette fois la présence en tête de liste d’un chef d'entreprise qui se déplace en fauteuil roulant – et dont la candidature fait déjà grand bruit dans la presse ces derniers jours (Le Monde Matin Plus du 25 janvier 2008 ou Le Point par exemple). De même à Boulogne-Billancourt où Pierre Deniziot est investi sur les listes UMP. A part Sarcelles, aux cantonales, je n’ai entendu parler pour l’instant que d’un seul candidat handicapé moteur : Alain Gabrieli, militant socialiste à Toulouse.
De la même manière que pour la parité, la question n’est pas seulement de savoir combien de personnes handicapées seront candidates mais surtout quelles seront leurs tâches et les responsabilités qui leur seront confiées. Le « plafond de verre » peut malheureusement encore s’exercer à ce niveau, même quand un-e élu-e handicapé-e est déjà bien implanté-e sur un territoire.
Certes, la commune et le Département sont deux collectivités qui sont très impliquées dans la prise en charge du handicap, en particulier pour mettre en œuvre la loi du 11 février 2005 dite loi handicap. Les communes vont par exemple devoir rendre accessibles leurs équipements publics, les départements coordonnent l’aide et l’accompagnement des personnes handicapées via les nouvelles maisons départementales du handicap.
Il serait logique que les personnes handicapées soient directement impliquées dans ces politiques ; il est même indispensable que la gauche ne se laisse pas à nouveau dépasser par la droite dans ce domaine essentiel de la politique sociale de nos collectivités.
Mais le grand danger dans cette course à la diversité serait de ranger les minorités et les discriminés par territoire ou par champ de compétence : il ne doit pas y avoir de villes pour les blancs, de compétences réservées aux femmes, de place octroyée aux handicapés… : c'est du communautarisme ! Sinon, dans quelle ville une personne handicapée pourrait se présenter ? Handiland n’existe pas, la question du handicap se pose dans toutes les villes puisqu’elle concerne dejà des dizaines de milliers de personnes et nous tous potentiellement.
Les personnes handicapées ont trop longtemps été les exclues parmi les exclues ; les élu-e-s handicapé-e-s ont été trop longtemps cantonnés dans des domaines « réservés ». La gauche et tout particulièrement le Parti socialiste ne peuvent les écarter plus longtemps au titre d'une diversité sélective.
Je suis une des rares à être à la fois femme et handicapée et j’espère pouvoir être à nouveau digne de la confiance des militants et des responsables socialistes pour les six années qui viennent, quelles que soient les responsabilités que j’assumerai à l’échelon communal ou départemental.
J'ai été interviewée par John Paul Lepers devant l'Assemblée Nationale... pour témoigner de la politique en faveur des personnes handicapées.
C’est vrai que le thème du handicap est encore trop souvent relayé aux questions de santé ou de solidarité : à croire qu’il n’y a des que des patients ou des assistés parmi nous !
Pourquoi la lutte contre les discriminations n’est presque jamais prise en compte dans les programmes politiques (tous partis confondus) ? Les personnes handicapées sont si souvent oubliées… Exclues parmi les exclues.
Changer le regard passe également par une vraie représentation politique. Plus on verra des gens différents, moins cette différence paraîtra. Une personne handicapée ne fera pas perdre une élection mais au contraire, elle apportera une plus value.
Passons donc à la pratique.
La politique pour les personnes en difficulté et/ou handicapées est mon cheval de bataille dans ma vie, mon travail, en tant qu'élue de terrain et dans l'écriture de mon livre qui sortira début 2008.
Je montrerai ce qu'est un signe fort dans les jours à venir…
Une venue au monde difficile lui a laissé le bras droit paralysé. On ne le remarque pas a priori : à l'instar de Jamel Debbouze, José Muñoz garde en permanence la main dans la poche de sa veste; mais la comparaison s'arrête là... José Muñoz travaille depuis l'adolescence : "Je suis entré très tôt au collège, à l'âge de 10 ans. Mais une lourde intervention chirurgicale m'a ensuite fait prendre du retard. J'ai eu la chance d'être orienté dans un collège appliquant la pédagogie Freinet, ouverte sur la vie, ça m'a pas mal boosté. Cette éducation travaillait sur le concret alors que l'abstrait me rebutait. Dès mes 15 ans, j'ai voulu entrer dans l'activité professionnelle tout en continuant à préparer un brevet comptable que j'ai obtenu à 17 ans". Son actuel statut professionnel, il le doit à ses acquis et son expérience : il est conseiller auprès du directeur général de Suez.
José Muñoz s'est construit sur trois verbes : oublier, s'adapter, militer. "D'abord, oublier le handicap, parce que j'ai compris très vite qu'il fallait s'adapter à la vie en société; j'ai tout fait pour apprendre à réaliser les actes quotidiens avec un seul bras. Ensuite, s'adapter lors de l'adolescence, pour surmonter les soucis psychologiques, sortir avec mes copains, séduire, faire au mieux pour faire partie de la société. Enfin, militer; quand on est handicapé, c'est un vrai problème : je m'adaptais, je trouvais un support pour les tracts, je collais les affiches d'une seule main... J'ai toujours refusé de ne pas faire, mais à la longue, j'ai fait comprendre à mes camarades que je ne pouvais pas tout faire". C'est là, en 2000, que survient son questionnement, après plus de vingt années de militance, distribuant des tracts, collant des affiches comme tous les autres militants : son handicap, sa différence, sont devenus invisibles. "Quand je me suis exprimé en tant que militant handicapé, j'ai ressenti une certaine incompréhension. J'en tire la leçon que lorsqu'on est parfaitement intégré, à force de s'habituer à une personne, on oublie qui elle est, ce qu'elle représente. Tout individu qui n'intègre pas son 'anormalité' dans la relation aux autres n'est pas un problème pour les autres".
Cette prise de conscience, il la doit à sa rencontre avec Hamou Bouakkaz, militant socialiste et conseiller technique du maire de Paris, Bertrand Delanoë : "On a le même recul par rapport à la vie, y compris sur la politique. Comment agir dans une société qui n'accepte pas les personnes handicapées sans y être contrainte, que ce soit dans l'aménagement du cadre bâti, les transports, le travail ? Le dernier bastion à conquérir, c'est le monde politique. Alors on a pris notre bâton de pèlerin, on agit de concert, on s'identifie comme militants socialistes handicapés pour que cette différence soit reconnue".
Depuis, ils tentent de faire évoluer leur parti et ont proposé une contribution statutaire demandant la création d'un quota de 6 % de militants handicapés dans ses instances et les candidats lors des élections. Une proposition qu'ils savent irréaliste mais qui est destinée à alimenter le débat.
Depuis que, sous peine de pénalités financières, la loi oblige les organismes publics à employer 6 % de personnes handicapées, les mentalités évoluent...
Après un an d'existence, le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) a présenté, début juin, une charte d'engagement visant à intensifier l'embauche et le maintien de travailleurs handicapés dans la fonction publique. En 2006, l'État est encore loin de montrer l'exemple avec 3,59 % de personnes handicapées. Un niveau proche de celui des collectivités locales (3,47 %) et de celui la fonction publique hospitalière (3,57 %). La loi de juillet 1987 oblige pourtant les organismes publics employant plus de 20 personnes à réserver 6 % de leurs postes à des travailleurs handicapés. Ceux qui ne respectent pas cette obligation doivent verser au FIPHFP une contribution annuelle proportionnelle à l'écart entre le nombre effectif de handicapés qu'ils emploient et l'obligation légale. Jusqu'à présent, la loi n'était assortie de pénalités financières que pour les employeurs privés.
Le privé fait mieux
Un texte plutôt incitatif puisque, selon l'Agefiph (fonds pour l'insertion professionnelle des handicapés), le secteur privé fait un peu mieux que la fonction publique avec, en 2006, un taux de personnes handicapées de 4,4 %.
Femmes, seniors, handicapés, colorés (différents, moins intéressants ou moins compétents aux yeux de certains), lorsqu'il s'agit de discrimination, le combat est le même pour tous : pas une personne n'a échappé à un moment de sa vie à cette usine infernale à fabriquer les laissés pour compte.
Un Européen sur deux estime que trop peu de mesures sont prises pour lutter contre la discrimination et une vaste majorité a le sentiment que cette dernière est très répandue. C’est ce que révèle une étude Eurobaromètre publiée début 2007. Un tiers seulement des citoyens affirment connaître leurs droits s'ils sont victimes de discrimination. Etre handicapé, être d’une autre origine ethnique ou d’une autre religion ou avoir moins de 25 ans sont perçus comme étant un désavantage.
Dans l'ensemble, les résultats confirment que les Européens sont prêts au changement, une grande majorité d'entre eux étant en faveur de l'adoption de mesures visant à promouvoir l'égalité des chances pour tous dans le domaine de l'emploi.
L'enquête montre aussi que l'existence de lois anti discriminations (qui visent à éliminer toute discrimination fondée sur le sexe, l'origine ethnique ou la race, l'âge, l'orientation sexuelle, un handicap, la religion ou les convictions) restent relativement méconnues dans l'Union européenne : un tiers seulement des citoyens affirment savoir quels seraient leurs droits s'ils devenaient victimes de discrimination ou de harcèlement. Dans tous les États membres sauf quatre, la plupart des répondants considèrent que les personnes ayant une origine ethnique différente de celle du reste de la population enrichissent la culture nationale. Une large majorité de citoyens estime que davantage de femmes devraient occuper des postes d'encadrement (77 %) et être députées (72 %). De nombreux Européens pensent également que les lieux de travail devraient compter plus de personnes handicapées (74 %) et de personnes de plus de 50 ans (72 %).
Parmi les six formes de discrimination examinées dans l’étude, la discrimination fondée sur l’origine ethnique est perçue comme étant la plus répandue : 58 % des personnes âgées de 55 ans et plus estiment que la discrimination fondée sur l’origine ethnique est répandue, contre 69 % des répondants plus jeunes. Un autre facteur qui semble influencer les opinions est le fait d’avoir ou non des amis d’origines ethniques différentes. Les personnes ayant des amis d’une autre origine ethnique que la leur sont nettement plus susceptibles que les autres de penser que la discrimination est répandue (71 % contre 56 %).
La plus large manifestation d’empathie s’exprime envers les personnes handicapées, la quasi-totalité des citoyens de l’UE soutenant la proposition selon laquelle plus de moyens devraient être dépensés pour supprimer les barrières physiques qui compliquent la vie des personnes handicapées (91 %).
Lorsqu'il s'agit de trouver un emploi, le handicap et l'âge sont les deux grands facteurs qui, selon les Européens, désavantagent le plus les candidats. De nombreux répondants (68 %) pensent que, pour les femmes, les responsabilités familiales représentent un obstacle à l'accès aux postes d'encadrement.
En moyenne, les écoles et universités sont perçues comme les principaux acteurs ayant un rôle à jouer dans la lutte contre la discrimination. Ainsi, 42 % des répondants ont cité les établissements d’enseignement parmi une liste d’acteurs de la lutte contre la discrimination. Quatre répondants sur dix ont par ailleurs choisi les parents, ce qui indique que les jeunes sont considérés comme le principal groupe cible dans la lutte contre la discrimination. Il ressort par ailleurs des résultats qu’environ un tiers des citoyens de l’Union européenne attribuent un rôle important aux médias (34 %) et à leur gouvernement national (31 %).
Dans sa globalité, le terme « diversité » est une nécessité éthique et une richesse pour tous. Sachons profiter de cette année 2007 pour le rappeler et agir pour l’égalité sans distinction.
Samedi 3 février 2007
au Café MAJESTIC
place de France Les Flanades
SARCELLES
de 15h00 à 17 h00
THEME :
égalité face à l’emploi
Comment favoriser l’accès à l’emploi
sans discriminations ?